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L' Économie - Vue d'ensemble

 

 

 

 

 

 

 

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 Cet extrait du cours montre le rôle que jouent les trois acteurs indépendants que sont les banques centrales, les marchés et les États. Chemin faisant sont exposés plusieurs principes de base d'économie proprement dite, comme le PIB, la masse monétaire ou la loi de l'offre et la demande. Ce survol des notions générales facilite la compréhension des sujets d'actualité discutés dans le cours.

 

 

introduction

La politique économique des pays s'est construite à partir d'options idéologiques puisant leur origine dans l'histoire propre de chacun. Au fil du temps néanmoins, un noyau de principes communs est peu à peu apparu, donnant forme à ce qu'on appelle le modèle libéral. Celui-ci s'est généralisé dans le monde développé, les différences constatées relevant plus de particularités de réglage  que de principe.

 

Qu'en est-il ? Le modèle dit "libéral" repose sur le principe que les entreprises et les marchés sont  plus à même que les États d'assurer la croissance. 

 

En conséquence, les États ne doivent pas intervenir dans la vie des entreprises mais au contraire favoriser leur libre développement. Le modèle repose en outre  sur l'acceptation que le "marché", c'est-à-dire le mécanisme d'offre et de demande, est le meilleur (ou le moins mauvais) des moyens pour fixer les prix; tous les prix, produits, matières premières, services et salaires.

 

Le point de départ du modèle est donc l'importance donnée à la croissance de l'économie. Pourquoi une telle importance ? Avant tout parce que la croissance est source de richesses nouvelles et surtout d'emplois. 

 

Chaque création d'entreprise ou chaque extension d'entreprise entraîne en effet un besoin de main d'oeuvre. Cette capacité à créer des emplois répond de manière symétrique au problème des États confrontés année après année à la croissance de la population, et donc à la nécessité de donner des débouchés aux nouveaux arrivants sur le marché du travail. La croissance continue pose à son tour d'autres problèmes, comme l'épuisement des ressources naturelles ou la pollution.  La contrainte sociale, de court terme, s'accompagne donc d'une contrainte environnementale de long terme. Ajoutons que les pays dont la population ne croît pas sont confrontés au problème du vieillissement et de son corollaire, le déséquilibre des comptes sociaux. Ce problème se résout par l'immigration, et donc, pour eux aussi, par une nécessité de croissance économique.

 

Le problème majeur posé par la libre entreprise et la croissance est l'acceptation du chômage, avec ses conséquences sociales. Cela est lié au fait que les entreprises créent des emplois ET du chômage. 

 

La création d'emplois nouveaux s'accompagne en effet de la destruction d'emplois existants qui n'ont plus de justification économique. Grâce à l'innovation et à l'amélioration de la productivité, les entreprises ont besoin d'une main d'oeuvre moins nombreuse et plus qualifiée. La croissance s'accompagne donc de destruction d'emplois anciens, un processus désigné par l'expression "destruction créatrice" qui a rendu célèbre son inventeur, l'économiste Schumpeter. Donc il faut encore plus de croissance pour que le solde emplois créés-emplois détruits soit positif. Et il faut accompagner la croissance de deux mesures sociales: développer la formation continue et soutenir financièrement les chômeurs.

 

Tous les pays dits libéraux le font, avec plus ou moins d'intensité et de réussite. L'Europe le fait dans un cadre public, les Étas-Unis ont plutôt tendance à laisser le champ libre à l'initiative privée à cet égard. Dans les deux cas, un chômage de l'ordre de 4 ou 5% est considéré comme incompressible car il y aura toujours des personnes "entre deux emplois", un volant de chômage comme on dit.

 

La croissance, moteur de la vie économique et sociale naît de l'innovation, fruit de l'initiative privée. L'innovation, pour s'épanouir, nécessite un environnement de stabilité et de liberté: stabilité des coûts, des taux de change et des charges fiscales, liberté d'embaucher et de licencier.

 

C'est un paradoxe de portée considérable et que beaucoup se refusent à accepter. Le paradoxe est que pour créer des emplois nouveaux, il faut accepter les licenciements. Un créateur d'entreprise libre de ses embauches et libre de licencier sera plus enclin à prendre des risques pour développer une nouvelle activité. Et s'il est libre d'embaucher, s'il a formé son personnel, il essaiera jusqu'à la dernière seconde de le garder, pour des raisons humaines et objectives. .

De la même manière, une entreprise multinationale choisira d'investir dans un pays plutôt qu'un autre parce que la liberté d'embauche et de licenciement y est plus grande. L'interdiction des licenciements par le biais de contrats de travail imposés est donc contre-productif. Progressivement, le modèle libéral met l'accent sur la FORMATION de manière à faciliter l'évolution des travailleurs et aussi leur mobilité. Ces mesures de bon sens se heurtent à certains obstacles idéologiques. La liberté de licencier comme condition de la faciliter d'embauche se heurte à de nombreux blocages psychologiques et politiques. Son corollaire, la mise en place d'un dispositif efficace de soutien aux chômeurs et de formation permanente - est absolument nécessaire.

 

Le financement est sans conteste l'élément le plus important pour le développement de l'innovation. Celle-ci peut se satisfaire d'un environnement réglementaire instable et contraignant, lequel aura pour effet une croissance rabougrie. L'absence ou l'insuffisance de financement est en revanche beaucoup plus grave car alors c'est tout un ensemble de projets nouveaux et d'investissements qui ne voient pas le jour.

 

Dans ce domaine aussi, les facteurs "stabilité et liberté" sont importants. La raison en est la suivante: dans aucun pays, les banques ne peuvent, seules, couvrir l'ensemble des besoins de financement de l'économie. Cela pour des raisons exposées ci-après. Le complément de financement est fourni par les marchés. Or derrière les marchés, il y a tout simplement des investisseurs, lesquels, tout comme les créateurs d'entreprise, ont besoin d'un environnement favorable, en matière de stabilité, de règlementation et de charges. 

 

 

1- Rôle de la banque et de la finance dans l'Économie   

Le schéma ci-dessous issu du module sur les marchés financiers montre comment les trois acteurs indépendants du monde économique et financier (en rouge), c'est-à-dire

 

- les Marchés,

- les Banques Centrales  (ici  la BCE )

- les États 

 

interfèrent dans l'économie (l'ovale vert).  

 

Ces trois acteurs influent à leur manière directe ou indirecte sur les deux aspects les plus importants de l'économie, la croissance et la stabilité des prix.

 

 

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La politique économique a pour but d'assurer la croissance, laquelle permet de de  réduire le chômage et les inégalités (un impératif plus fort en Europe qu'aux Etats-Unis). 

 

Comme indiqué précédemment, l'outil de création de richesse et d'emploi, c'est l'entreprise. La politique économique doit concentrer ses efforts sur l'environnement de l'entreprise. Les entreprises créent de la richesse en investissant. Investir c'est dépenser de l'argent aujourd'hui parce qu'on est persuadé d'un "retour" supérieur aux sommes investies. Pour investir, il faut de l'argent. Celui de l'actionnaire ne suffit pas, le crédit est nécessaire.  

 

La  croissance   repose donc sur le crédit. L'inconvénient est que le crédit crée de  l'inflation.   

 

Le challenge pour les pouvoirs publics est de favoriser la croissance tout en limitant l'inflation. Les périodes de réussite simultanée de ces deux objectifs sont de plus en plus longues, mais on n'a pas encore trouvé le secret d'une maîtrise durable des deux phénomènes.  La vie économique des pays reste marquée par l'existence de cycles alternant bien-être et restriction, susceptibles de marquer profondément le climat politique.


Il est donc nécessaire de creuser ces notions importantes de croissance et d'inflation. Comme on le verra tout le "reste" en découle.

 

 

 

 

 

2- Le PIB et la mesure de la croissance

Le PIB  ou plus exactement la variation du PIB (abréviation de Produit Intérieur Brut) mesure la croissance. Le PIB est un indicateur synthétique inventé aux Etats-Unis après la grande crise de 1929. Il se calcule de plusieurs manières, la plus intuitive consistant à considérer le total des achats effectués par l'ensemble des acteurs économiques sur une période donnée (l'année en général). 


Les acteurs économiques sont tous ceux qui consomment: les particuliers, les entreprises et les administrations. A chaque seconde, le PIB augmente de la somme des achats effectués par les particuliers dans les supermarchés, des achats de matériel effectués par les entreprises à d'autres entreprises, et des achats  des administrations en produits et en services. Le montant total obtenu en fin d'année représente le PIB.
  

 

Les achats suivis d'une vente ne sont pas considérés. Seuls comptent les achats "définitifs" de biens de consommation, de biens d'équipement ou de services. Ainsi l'achat d'une machine-outil par une usine est comptabilisé. L'achat par cette même usine de bois brut, pour la fabrication de meubles par exemple, n'est pas considéré car ce bois est incorporé au produit final. Il n'y a pas d'oubli car le prix final tient compte de toute la chaîne de fabrication du produit. Les parts de chaque intermédiaire sont ajoutées dans ce prix final. C'est ainsi que l'on parle de valeur ajoutée

 

 cliquer sur le schéma pour l'agrandir


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Dans le schéma ci-dessus, le PIB est la somme  des achats A + B + C + D

La croissance du PIB
 est nécessaire car la population augmentant, il faut augmenter les biens et services que les nouveaux "entrants" vont consommer, sans créer de restrictions pour le reste de la population. La croissance crée aussi des emplois pour ces nouveaux entrants.

La croissance est naturelle car sans cesse les hommes imaginent de nouveaux produits et de nouveaux services, qui entraînent de nouveaux achats, donc une augmentation du PIB.

 

3- Les stimulateurs de la croissance

La croissance "naturelle" ne suffit pas en période de chômage. Il faut donc la stimuler. Qui peut le faire ? Ceux qui détiennent le pouvoir économique: les Marchés, la Banque Centrale et l'Etat.

 

Les Marchés ne sont pas guidés par le souci de créer de la croissance. Ils sont plutôt attirés par les zones de croissance.  Ils sont toutefois indispensables pour leur capacité à fournir des financements aux acteurs économiques en complément des circuits bancaires.

 

La Banque Centrale agit sur la croissance par le biais de sa boite à outils monétaire. Mais en Europe par exemple, la mission prioritaire de la BCE est le contrôle de l'inflation. Toutefois, depuis l'été 2014, la Banque Centrale Européenne se préoccupe de stimulation de l'économie par ce qu'on appelle des "mesures non-conventionnelles".

 

L'Etat dispose de moyens multiples, il peut créer de la demande d'achats par la relance, c'est à dire par des mesures incitatives à la consommation des particuliers (prime à la casse), par des mesures fiscales encourageant l'investissement des entreprises ou par le lancement de grands projets. 

Mais le plus important est la création de cet élément impalpable qu'est la confiance. La confiance incite les acteurs économiques à agir, à développer de nouvelles idées, à créer de l'activité. 

 

 

 

 

 

4- l'inflation: d'où vient-elle ?

L'inflation est le phénomène de hausse générale des prix dans un pays. Deux facteurs l'expliquent: l'excès de la demande sur l'offre dans certains secteurs économiques ou le gonflement général de la masse des crédits accordés aux acteurs économiques.

 

Offre et Demande l'exemple de l'immobilier illustre ce premier mécanisme. C'est bien l'excès de demande de logements par rapport à une offre limitée  qui explique par exemple la hausse des prix immobiliers en région parisienne et dans d'autres régions de France.

 

Ces hausses de prix dans le secteur immobilier entraînent par ricochet la hausse des baux commerciaux, donc la hausse des prix des services du tourisme ou du commerce de proximité,  etc... De proche en proche des hausses sectorielles peuvent affecter l'indice général des prix et nourrir  l'inflation.

 

Pour illustrer ce phénomène, prenons l'exemple d'un marché de fruits et légumes dans un village. Les choses se déroulent paisiblement, les habitants achètent aux prix proposés et les vendeurs sont satisfaits de ces prix. Arrive tout à coup un car de touristes affamés. La masse d''argent qu'ils sont prêts à dépenser est supérieure à la valeur totale des produits mis en vente. Que se passe-t-il ? Le marché est vidé de ses produits en quelques minutes. Mais la fois suivante, les vendeurs qui ont vécu cette expérience sont préparés. Ils vont naturellement augmenter autant que possible les quantités proposées à la vente, mais surtout augmenter leurs prix. 

 

 

 

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Crédit comme expliqué dans le module "banque" du cours, le crédit distribué par les banques provient de l'épargne des clients et surtout de l' "appoint" de la banque centrale. Cet appoint est en fait de la création monétaire. Concrètement la banque centrale crédite le compte des banques dans ses livres, ce qu'on appelait autrefois la planche à billets.

 

Cette création monétaire est inflationniste car elle permet une demande de biens et de services qui n'existent pas. Globalement, il y a plus d'argent en circulation que le total des biens et de services disponibles. Comme sur le marché de l'exemple précédent, les prix vont augmenter, mais au niveau national à présent.

 

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La hausse des prix est ainsi induite par deux phénomènes partiellement liés: l'excès de la demande sur l'offre et l'accroissement de ce qu'on appelle la masse monétaire. Lorsque la hausse des prix se généralise et s'auto-entretient, on parle d'inflation. 

 

La croissance repose sur l'initiative des entreprises et dans certains cas de l'action délibérée de l'Etat. Dans les deux cas, la croissance repose sur le crédit  et ce crédit entraîne un gonflement de la masse monétaire aboutissant à l''inflation. L'inflation est donc la conséquence "mécanique" de la croissance. 

Le pouvoir politique est sur ce point pris entre deux feux. D'un côté il s'efforce de stimuler la croissance pour augmenter l'emploi et donc résorber le chômage. Mais en même temps, il s'efforce aussi de réduire l'inflation, qui érode le pouvoir d'achat de tous. Et comme indiqué plus haut, ses moyens d'agir sont limités.

 

Seule la banque centrale a le pouvoir, et pour la BCE, le devoir de contrôler l'inflation. 

 

 

 

 

 

 

5- L'action de la BCE

La BCE reçoit des informations sur la croissance, l'emploi et surtout l'inflation.

 

 

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En retour, elle agit sur la masse monétaire, donc sur l'argent dont disposent les banques pour accorder des crédits. Son action s'exerce sur le volumes, les taux et ... la parole. Son action est en effet psychologique autant que technique.

 

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Si son action est destinée à relancer l'économie, donc à augmenter les crédits aux entreprises, le problème qui se pose alors est celui des contraintes des banques du fait de la régulation bancaire. Les accords de Bâle stipulent en effet que les banques ne peuvent pas prêter plus de 12.5 fois leurs fonds propres.  C'est précisément le cas en 2014. L'une des solutions est alors de compléter les capacités des banques par les forces d'appoint des marchés. Cette solution s'appelle la titrisation.

 

Résumée simplement, la titrisation consiste pour une banque à vendre une partie des ses crédits à une société qui n'est pas une banque. La "place" laissée vide dans le bilan de la banque lui permet de re-prêter à de nouveaux clients pour un montant équivalent. De son coté, la société acheteuse émet des obligations qu'elle vend à des investisseurs. Ces obligations s'appellent des titres, d'où l' expression "titrisation des crédits". Le produit de cette vente lui permet de rembourser la banque. L'opération n'a de sens que si les investisseurs paient plus cher que le prix d'achat des crédits à la banque. Pourquoi les investisseurs sont intéressés ? C'est une autre histoire, que raconte le cours INFOFI2000... (pour en savoir  PLUS )

 

 

En résumé

 

L'Etat et la Banque Centrale sont les deux régulateurs de l'Economie.

 

L'Etat redistribue l'impôt pour favoriser l'investissement, la consommation ou corriger les inégalités. L'accent mis dans  telle ou telle direction correspond pour partie aux besoins objectifs de l'économie et pour partie aux options idéologiques des majorités au pouvoir.

 

La Banque Centrale définit et met en place la politique monétaire. Ses missions sont le contrôle de l'inflation, le contrôle des banques et autant que possible la prévention des bulles. Elle veille à l'alimentation correcte du circuit monétaire et régule le volume des crédits distribués par les banques. Ce mécanisme, décrit en détails dans le module "banque" repose sur le marché interbancaire.

  

A noter que les Marchés constituent un troisième intervenant que ni les banques centrales ni les Etats ne peuvent contrôler. Ils sont pourtant indispensables pour leur capacité à fournir des financements aux entreprises et ... aux Etats. Pourquoi cette importance? Tout simplement parce que les banques ne peuvent plus satisfaire aux besoins de l'économie moderne. Ainsi, par exemple, les banques ne financent pas les start-ups, du fait des risques et donc du fait du risque de perdre l'argent des déposants.

 

Ce thème très important pour bien comprendre l'utilité des marchés est abordé en détail dans le module consacré aux marchés financiers. Contrairement aux idées reçues, les marchés sont contrôlés, et sévèrement contrôlés même. Ce n'est pas sans raison que les États endettés, comme la France, se financent ... sur les marchés.

 

 

    

 

 VOIR D'AUTRES EXTRAITS   (clic sur image) 

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01/04/2017
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